La ville
- CMVC

- 1 janv. 2021
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 avr. 2021

Bien avant que tu aies un nom,
Je me penchai sur ton berceau.
L’évidence alors m’apparut,
Ils t’appelleraient Aurore.
Ton rire de môme éclata dans mes ruelles,
En couvrant mes trottoirs de cœurs à la craie,
Bien souvent tu perças mon armure.
Quand ta jeunesse se soula de corps anonymes,
Que tes cuisses se refermaient sur leurs reins avides,
Je te murmurai : Jouis Aurore, jouis pour moi,
Berce mes nuits d’été de ton souffle qui s’enivre
Un jour enfin tu te reposas sur mes bancs,
Buvant mes bruits jusqu’à plus soif,
Contemplant mes dunes de toits,
A en perdre la vue.
Allez, Aurore, il est temps…
Comme ton cœur est las,
Allez, allonge-toi.
Ma terre te sera si légère,
J’y essaimerai des fleurs,
Moi seule saurai t’étreindre.
Rejoins toutes les autres, Aurore si douce,
Les Lolas, les Louises et les Emmas,
Qui naquirent dans mes murs et moururent dans mes bras,
Belles gisantes, tendres amantes,
D’une ville qui gémit tout bas.
Sources : Poème CMVC et Photo Pinterest



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